Parole aux anti-climato-sceptiques

On le sait je ne suis pas un climato-sceptique mais, pour se simplifier la vie, les autres (climato-crédules?) amalgament sous ce terme tous ceux qui ne sont pas d’accord avec le mainstream.

Une récente émission radiophonique sur la RTS a été diffusée à ce sujet hier samedi 27 février à laquelle j’ai eu l’occasion de participer. Un deuxième volet devrait suivre samedi prochain. En voici une première analyse.

Elle est accessible au lien: http://www.rts.ch/audio/la-1ere/programmes/prise-de-terre/7492982-climatosceptiques-entre-doutes-deraisonnables-et-manipulation-1-2-27-02-2016.html

Je constate que  les déclarations de B. Rittaud et les miennes ont été enregistrées à l’avance et que des intervenants en direct y ont réagi (S. Foucart et M. Rebetez). Ni B. Rittaud ni moi n’ont eu donc la possibilité de leur répliquer. Comme je l’avait dit au journaliste qui m’avait interviewé j’eusse préféré que tout se fît en direct.

J’aurais pu souligner les mensonges (je n’exagère pas) de Mme Rebetez :

  • Il n’y aurait pas de « plateau » dans l’évolution de la température.
    Pourtant les observations par satellite le montrent indiscutablement. Pourquoi le nie-t-elle ?
    Voir les 18 dernières années sur http://www.drroyspencer.com/latest-global-temperatures/ (NOAA satellites):UAH_LT_1979_thru_January_2016_v6Ce qui ne correspond pas à son désir de réalité n’existerait donc pas.
  • Les modèles seraient corrects et doivent même être corrigés à la hausse car le CO2 a augmenté plus fortement que ce qu’on avait imaginé.
    Ça c’est de l’enfumage et une démonstration que cette dame ne sait pas ce qu’est un modèle et fait une confusion avec les divers scénarios que l’on simule à l’aide d’un modèle.
    Les exagérations portent déjà sur l’actualité. Elles se voient dans le rapport même du GIEC, figure 9.8 (n’allant que jusqu’à 2010), ou dans le résumé ci-dessous.
    cmip5_90_models_global_tsfc_vs_obs1En vert et bleu: la réalité officielle, mesurée de deux manières, stations terrestres et maritimes, et satellites. Si avec ça on prétend que les modèles sont validés et utiles pour des simulations de scénarios du futur alors la science sous-jacente à ces modèles est bien défaillante.
  • La température change plus vite aujourd’hui que dans le temps : absurde ! voir la pause des deux dernières décennies.
  • Mme Rebetez essaye de montrer l’inanité d’une position critique en parlant de l’échelle de temps pour les effets du soleil. Pourtant ni B. Rittaud ni moi-même n’ont parlé de l’effet direct du soleil sur le climat (alors qu’en parlant des 0.01% que représentent les énergies consommées par l’activité humaine je ne faisais qu’une comparaison d’ordre de grandeur pour signaler l’insignifiance de l’homme dans la nature).
    Elle parle de techniques de manipulation alors que c’est elle qui les pratique.
  • Cette dame, Dr ès lettres, « consacre l’essentiel de ses recherches aux conséquences des changements climatiques ». Je trouve ça intéressant car oui, les climats évoluent et il y a des conséquences à prévoir, de la surveillance à mettre en place et des adaptations nécessaires. Mais en quoi est-elle compétente pour affirmer les causes des changements ou la validité des modèles ? Pourtant on la désigne comme « climatologue ».

Stéphane Foucart, que je ne connais pas non plus, a décidé que la science était en route mais que les experts du GIEC ont raison car ils synthétisent l’état des choses (en anglais l’acronyme IPCC ne comporte pas le mot expert). Si l’état des connaissances était suffisant (et B. Rittaud a bien expliqué dans son intervention que ce n’était pas le cas) alors on pourrait se fier à ces experts. Mais ils n’abordent même pas ce qui leur reste inexpliqué ou inconnu. Le seul moment où ce journaliste scientifique entre en matière c’est pour dire une grosse bêtise : que même sans modèle le réchauffement serait avéré, avec citation d’Arrhenius et de sa prédiction exponentielle. Si l’équation d’Arrhenius n’est pas un modèle (avéré invalide) alors qu’est-ce ?

Ce qui manque, ce sont des observations directes et spécifiques de l’effet du CO2 sur la température. Elles n’existent pas, il n’y a même pas de corrélation statistique acceptable, même si, comme je l’ai dit, la plausibilité physique est là. On retombe donc dans les modèles et leur invalidation.

Quant à une audience exagérée que les médias accorderaient trop facilement aux sceptiques ou hérétiques ça me fait doucement rigoler : un article dans Le Temps et quelques petites minutes dans deux émissions radiophoniques, voilà mon audience démesurée ! Mais bientôt l’instruction contre les climato-sceptiques pour crime contre l’humanité devrait se faire si l’on en croit un socialiste bon profiteur du système qui a aussi eu droit à un article dans Le Temps. Qui exagère ?
Et si on parlait de la complaisance inconditionnelle de ces médias qui reproduisent sans vérification ni approche critique tout communiqué de ton alarmiste ?

Je constate donc que les interlocuteurs en direct n’ont eu que la tâche, facile, de prendre position sur les critiques de B. Rittaud et de moi-même sans avoir à justifier leurs dires. Et ils en ressortent comme arbitre alors qu’ils ne sont que partie.

On verra ce qui se concocte pour la semaine prochaine mais il serait bon que ces détenteurs de la vérité la démontrent plutôt que de se référer à un groupe intergouvernemental dont la tâche est d’instruire à charge contre les gaz à effet de serre.
(Mandat de la CCNUCC http://newsroom.unfccc.int/fr/%C3%A0-propos/ qui est l’organe organisateur de la COP21 et à qui rapporte le GIEC : « … visent à stabiliser la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêchera l’interférence dangereuse de l’Homme avec le système climatique » ).

Lorsqu’on écrit noir sur blanc ECS = F2×CO2/α (page 920 du rapport du GIEC WG1AR5) et que la somme de toutes les rétroactions considérées α a toute les chances de pouvoir s’approcher de zéro le modèle de base, mantra du GIEC, est aussi invalide.

En science une seule réfutation (modèle invalide) est suffisante pour invalider une théorie, par exemple celle de la prépondérance de la cause humaine à un réchauffement climatique (que curieusement on appelle aujourd’hui dérèglement). Je viens d’en apporter deux, et d’importance.

Que répondent ces experts ? technique de manipulation, incompétence, attitude victimaire, pas adoubé par le monde scientifique. Pourquoi ne pas répondre en la matière et non autour d’elle ?

Je reste à disposition pour un direct (samedi prochain ?).

PS du lundi:
B. Rittaud fait aussi son commentaire sur son délicieux blog :   https://mythesmanciesetmathematiques.wordpress.com/2016/02/28/emission-sur-rts/#more-4092
repris sur Skyfall : http://www.skyfall.fr/2016/02/28/emission-sur-rts/#more-2675


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3 thoughts on “Parole aux anti-climato-sceptiques”

  1. Hébé! Je m’aperçoit enfin que je ne suis pas le seul climato-réaliste en Helvétie. Bravo, Car ce que beaucoup oublient de dire, c’est qu’un jeune homme ou une jeune femme de 2016 passant son permis de conduire n’a pas connu de toute son existence un réchauffement climatique de plus de 0.04°, ce qui n’est qu’ 1/20 du réchauffement planétaire depuis 1880. C’est un fait avéré et les modèles de la science nintendo du climat n’ont réussi en vingt ans qu’a surestimer d’un facteur 12 la températures réelle mesurée.
    Les modèles étant l’expression mathématique de l’hypothèse du réchauffement climatique anthropique défendue par l’ONU par l’entremise de l’OMM et donc du GIEC (IPCC), on peut affirmer que l’hypothèse, car ce n’est qu’une hypothèse, est réfutée selon les cannons de la méthode scientifique. Or ce sont ces modèles, pris pour pain béni, qui sont LA référence de la politique climatique coercitive onusienne.
    J’en profite pour suggérer à Mme Rebetez,, Dr ès lettres, de se plonger dans le discours de la méthode de René Descartes et si possible dans son édition originale en vieux français, elle en a bien besoin, tant les inepties qu’elle est capable de déblatérer dès qu’un idiot utile à la « cause », journaleux de préférence lui donne l’occasion de cracher sa propagande, sont nombreuses. Pire cette scientifique de pacotille utilise les deniers publics, avec l’assentiment de notre ministre de l’écologie, pour marteler ladite propagande sur les bancs des universités de Lausanne et Neuchâtel et aussi les ondes de la radio nationale, les dés sont donc pipés avec la complicité de nos ministres. Mieux, cette assommée de camphre de l’église escrologiste et je pèse mes mots à réussi à faire passer les professeurs d’universités suisses pour des charlatans sur les ondes d’une radio publique française, pas mieux que la RTS en matière d’impartialité, en soutenant contre François Gervais, Dr en physique, le fait que plus de CO2 était néfaste pour les plantes. Pour une « spécialiste » de la forêt, ignorer les bases du système photosynthétique des plantes est symptomatique d’une personne se laissant obnubiler par son militantisme jusqu’à oublier la moindre parcelle de bon sens et surtout certains cours de sciences naturelles de base.
    Pour conclure, dire que ça ne réchauffe pas depuis la sortie du petit age glaciaire est un mensonge, et si ça se réchauffe, tant mieux. Nous récupérons des températures plus clémentes pour un essor civilisationnel tels que ceux qui avaient fait émerger Minos; Rome; le temps des cathédrales en Europe et l’empire Khmer pendant l’optimum médiéval et pour finir nos temps modernes. Ce n’est pas notre civilisation qui a fait augmenter la température, mais bien la hausse de température a engendré notre civilisation actuelle. Pour mémoire, le petit age glaciaire à fait souffrir l’humanité comme jamais dans l’Histoire, on peut y associer nombres de pandémies de pestes liées à ce refroidissement et au stress alimentaire induit pour les populations de cette époque.

    Moi aussi je peux faire des prévisions météos, si la connerie rendait haut, Mme Rebetez serait enneigée toute l’année.

  2. J’ai lu la réaction de M. Rougement. Il donne le nom de l’intervenante suisse (Martine Rebetez). Et avec Google Scholars, j’ai recherché ses publications qui datent de plus de vingt ans, et je trouve sa thèse « Perception du temps et du climat: une analyse du climat de Suisse romande sur la base des dictons populaires ». (Thèse de doctorat, Univ. Lausanne, 1992). Cette thèse a fait l’objet d’un ouvrage dont on peut trouver un analyse ( http://www.persee.fr/doc/rga_0035-1121_1993_num_81_4_3733_t1_0099_0000_1 ).

    Ben avait bien raison quand il disait que la climatologie est une science jeune, avec des chercheurs issus d’autres disciplines.
    Je le dis sans aucuns sous-entendus : c’est une bien belle reconversion que celle de M. Rebetez. Elle est partie d’un doctorat en lettres pour aller vers la climatologie ; sa dernière publication est « Climate change adaptation of the tourism sector in the Bolivian Andes » (2016).

    La carrière des interlocuteurs de Ben illustre parfaitement son analyse : la climatologie est une science en co-construction.

    Bonne soirée.

  3. « Parole aux anti-climato-sceptiques »

    suggéré dans le fil du dernier billet de Skyfall (au sujet de cette même émission):

    les climato anti-sceptiques ! J’aime beaucoup, ça ajoute une dimension tout à fait pertinente sans rien enlever à l’acception première…

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