Nous venons de recevoir la facture du changement du chauffage de notre maison.
Il y quelques années la commune nous a écrit, ainsi qu’à tous les voisins de mon quartier habitant des maison construites presque en même temps, nous enjoignant d’avoir changé d’ici fin 2015 la chaudière à gaz installée en 1990 et qui ne correspondait plus aux normes.

Grinçant des dents et attendant le dernier moment nous venons de nous conformer à l’oukase.

Résultat des courses :
Les gaz de combustion préchauffent maintenant l’air d’entrée, la chaleur de condensation de la vapeur d’eau générée par CH4 + 2 O2 -> CO2 + 2 H2O est ainsi récupérée et la consommation en gaz devrait diminuer de 10% environ (différence entre pouvoir calorifique supérieur (PCS) et pouvoir calorifique inférieur (PCI) du méthane, chaleur latente de l’air froid).

Au cours de la dernière décennie ma facture de gaz a été en moyenne de 2200 Fr/an. Je peux donc envisager une économie de 220 Fr par an.

L’écologie contribue à l’économie !

Le hic est que cette rénovation nous a coûté 13’137.40 Frs.
(et si nous avions fait ça plus tôt il n’y aurait pas eu d’euro-bonus sur la chaudière importée de France, nos voisins plus diligemment obéissants ont payé plus cher).

Donc, sans considérations usuraires de pourcentages liés à la soi-disant valeur temporelle de l’argent, le pay-back time de cette rénovation s’établira au mieux à 59 ans, 8 mois et deux semaines. Cette durée se réduira quelque peu si l’on obtient une éventuelle et unique réduction d’impôt.

D’ici là mes cendres seront de toute manière refroidies.

Mais si, en se pliant aux exigences de la phynance globalisée, nous avions contracté un prêt pour réaliser cette ouvrage et si ce prêt avait été non remboursable (comme beaucoup des hypothèques en Suisse) les économies n’auraient pas permis de payer un intérêt supérieur à 1.67%. Or les taux fixes à dix ans sont au plus bas, mais quand même entre 1.6% et 1.9%. Donc financement sinon impossible du moins imbécile.

L’écologie contribue encore une fois à l’économie, sauf que ce n’est pas la nôtre !

Moralité :
Oui de nouveau jobs se créent et d’ancien se perpétuent grâce à ce type de recherche d’économie. C’est formidable !
Seulement ils se payent par redistribution des sous venant de la poche des couillons de notre espèce.

Installer à neuf l’équipement le plus performant est une bonne affaire. Mais en cas de rénovation ce n’est de loin pas justifié : le retour sur investissement, tant énergétique que financier, devrait au moins dépasser la durée de vie de l’équipement que l’on installe, ce qui est douteux dans notre cas.

Et question bête: on peut s’attendre que dans les prochains 10-20 ans de nouvelles cellules photoélectriques ou de nouvelles éoliennes apparaîtront sur le marché avec des efficacités énergétiques très supérieures à celles qui sont actuellement installées: sera-t-il alors raisonnable de démanteler les anciennes et d’installer les nouvelles ?

Mais Monsieur, vous devez contribuer à une réduction des émissions de CO2 ! Non mon brave, car celles-ci ont un impact si minime sur le climat qu’il est futile de s’y attaquer ainsi.

Je n’ai toujours pas compris comment fonctionne l’économie.